Les travaux de la convention
Suivre le déroulé de la Convention Citoyenne pour le Climat d'Est Ensemble
Dans les coulisses de la Convention avec ses porte-paroles !
Les 100 participantes et participants de la Convention citoyenne locale pour le climat d’Est Ensemble ont déjà vécu deux sessions de travail autour des enjeux climatiques et de la justice sociale. Placée sous le signe de la « cohésion », la première session a permis aux citoyens de faire connaissance entre eux et avec le mandat qui leur a été confié. La seconde session nommée « exploration » a offert des rencontres avec des acteurs du territoire d’Est Ensemble, pour échanger, interroger et apprendre afin de définir collectivement les sujets à approfondir pour la suite des travaux.
Pamela, Diam, David et Claude ont été tirés au sort pour être porte-paroles de ces deux premières sessions. Ils nous racontent les coulisses de cet exercice démocratique.
©Est Ensemble
« À l’issue de chaque session, deux femmes et deux hommes sont nommés (par tirage au sort sur base de volontariat) pour porter des messages clés qui ont été produits par le groupe. L’idée est que les porte-paroles se renouvellent pour assurer une rotation de la représentation du groupe. Cela permet que celles et ceux qui se sentiraient moins à l’aise pour endosser ce rôle au début de la Convention aient l’opportunité de se proposer au fur et à mesure de la démarche. Ce principe de porte-parolat permet aux citoyens de porter des messages collectifs décidés par le groupe. » Théa Disdier Haumesser Missions Publiques
Qui sont les porte-paroles des deux premières sessions ?
DIAM : Je m’appelle Diambo mais tout le monde m’appelle Diam. J’ai 32 ans, j’habite à Bobigny et je suis aide-soignante à l'hôpital Avicenne.
DAVID : Je m’appelle David, j’ai 28 ans, j’habite Pantin. J’ai un handicap moteur : pour faire simple, ce sont les connexions entre le cerveau et les jambes qui ne se font pas correctement.
PAMELA : Je suis Pamela, citoyenne d’Est Ensemble. J’ai 40 ans, j’habite à Montreuil et je suis commerciale pour une agence de voyage.
CLAUDE : Je m’appelle Claude, j’ai 41 ans, j’habite dans la commune de Pantin depuis 2015 et je suis aide-soignant.
Si vous deviez choisir quelques mots pour décrire les deux premières sessions de la Convention citoyenne locale pour le climat ?
Diam : Je dirais inattendue. D’abord, parce que je ne savais pas que ce genre de Convention existait et je ne savais pas que je pouvais être sélectionnée, donc inattendue mais dans le bon sens ! Le second mot, ce serait convivialité, parce qu’il y a tout de suite eu une bonne entente entre nous. À croire que l’on se connaissait depuis des années, alors que nous venions juste de nous rencontrer. Personne n’a été mis de côté, donc c’est super !
Claude : Les deux premières sessions nous ont beaucoup appris sur le climat et je crois que ça nous a tous fait prendre conscience de la situation climatique mondiale. Donc je dirais apprentissage et prise de conscience.
David : Ce que je retiens, c’est surtout la diversité et l’envie de construire un projet qui sera porté par nous. Après deux sessions, on a déjà un regard différent sur la vie. Pour vous donner un exemple concret, le dimanche de la deuxième session, il y avait un reportage Zone interdite sur les déchets. Comme c’est une thématique qui concerne le climat, j’ai passé deux heures devant pour comprendre ce qu’il se passe. Sans la Convention j’aurais peut-être regardé, mais “vite fait”.
Pamela : Pour la première session, je dirais multiculturelle et échanges. Nous avons eu l’occasion d’aborder différents sujets avec des personnes qui viennent d’horizons variés. C’était intéressant de confronter nos idées, de voir ce qui se fait dans chacune des villes et ce qui peut être mis en place à l’échelle locale. La seconde session était dense et intense car 39 intervenants sont venus échanger avec nous. On était dans le concret, dans le vif du sujet. On est sorti de là avec la tête comme un chou et en se disant qu’à la prochaine session on allait commencer à s’orienter vers des propositions.
Que devons-nous retenir de ces deux premières sessions ?
Diam : Quand mes proches me demandent ce que je fais lors des sessions, je réponds que cette Convention a pour but de recueillir les avis des citoyens qui vivent dans les villes d’Est Ensemble. On travaille sur des thématiques comme l'énergie, l’eau, les déchets pour pouvoir comparer, proposer, avancer. Lors du speed-dating de la deuxième session, à la table sur la thématique du logement, nous avons eu beaucoup d’informations sur l’aménagement des espaces d’Est Ensemble. On a tendance à dire “comment ça se fait qu’il n’y ait pas assez de logements dans telle ville ? Ils pourraient en construire plus.” En fait, tout ça, c’est limité, surtout pour les logements sociaux : ce n’est pas parce qu'il y a tant de demandes qu’on peut construire tant d’appartements ou de maisons. On a mieux compris comment fonctionne le territoire.
David : Ce que j’ai retenu de la première session, c’est qu’il y a des participants de différents milieux et ça, c’est génial. Et il y a déjà une vraie osmose entre nous ! L’interrogation qu’on avait, c’était : est-ce que ce sur quoi on planche va être pris en compte tel quel ? Et par rapport au reportage de Zone interdite, j’ai hâte d’en discuter avec les autres participants, pour savoir si ça les a impactés. En le voyant, je me suis dit « pourquoi on se fatigue à trier alors qu’il y a des gens qui se font de l’argent sur le non-tri des poubelles ? ». On est en plein dans les sujets de la Convention !
Claude : Nous avons pris conscience que nous allons pouvoir proposer des changements. J’ai déjà parlé d'augmenter les espaces verts, parce que je constate que chez nous, dans beaucoup de communes on en détruit beaucoup pour construire des immeubles, des routes, mais derrière, il n’y a plus de vert. Lors de la deuxième session, nous avons reçu une participante de la Convention citoyenne pour le climat. J’ai été déçu d’apprendre que les mesures les plus fortes qui avaient été proposées par cette Convention n’ont pas forcément été retenues et je comprends que malheureusement le capitalisme domine.
Pamela : Au sortir d’une session, on se sent plus concerné et écouté en tant que citoyens qui vivent sur le territoire. J’ai aussi l’impression qu’il y a des participants qui se révèlent et prennent conscience du pouvoir qui nous est donné. On se rend compte qu’il y a des leviers pour agir !
©Est Ensemble
Une rencontre ou information vous a particulièrement marquée ? Si oui laquelle et pourquoi ?
Diam : J’étais agréablement surprise de voir que sur les 100 citoyens, une majorité est au clair sur le climat, ce qu’il faut faire, ne pas faire. Je m’attendais à ce que les gens arrivent et n’y connaissent rien parce que j’ai l’habitude de voir des gens jeter des choses dans la rue sans scrupules. Je me suis rendue compte que même en banlieue, beaucoup se sentent concernés et font attention. Je me dis qu’ensemble, on peut vraiment avancer si tout le monde est concerné par les enjeux climatiques, si nos propositions sont bien médiatisées et que tout le monde fait un effort.
Pamela : Il y a deux éléments que j’ai trouvés particulièrement intéressants : la diversité des profils de participants, notamment la présence de personnes à mobilité réduite pouvant s’exprimer sur leurs problématiques au quotidien. Mais aussi, la disponibilité des élus. Ils étaient accessibles et là pour nous écouter dans ce cadre de travail qu’offre la Convention. C’était très agréable de pouvoir échanger avec eux.
David : Je dirais une prise de parole, celle de la vice-présidente d’Est Ensemble, Nadia Azoug, que j’ai rencontrée et qui a œuvré à l’élaboration de cette Convention. Ce qui m’a marqué, c’est la façon dont elle a défendu le projet. Elle a dit : « Écoutez, nous avons juste été les têtes pensantes maintenant, vous en êtes les acteurs. Et c’est à vous justement demain d’en être les porte-paroles. On vous donne le projet faites-en ce que vous devez. »
Claude : Durant la deuxième session, j’ai participé à la table sur la thématique de l'énergie. J’ai demandé quelle était l’alternative, dans les pays développés comme la France, au nucléaire ? Outre le fait que le nucléaire pollue moins, j’ai appris qu’il n’y a pas assez de cours d'eau pour faire des barrages électriques, que le parc éolien est restreint, mais ce sont des alternatives auxquelles il faut réfléchir.
Quel est votre état d’esprit général vis-à-vis de la Convention et comment envisagez-vous la prochaine session ?
Claude : La démarche de la Convention est bonne, elle participe à faire prendre conscience à tous les citoyens de chaque territoire que la nature, le monde entier vit un danger sans précédent. C’est cette petite prise de conscience qu’éveille la Convention qui me semble très importante. Sur mon territoire, j’ai un peu d’espoir, mais qui dit espoir dit moyens.
Diam : Très contente d’avoir été sélectionnée, c’est une superbe expérience. Ce que j’ai déjà appris me permet d’avoir une plus grande prise de conscience. Maintenant, j’ai hâte d’être à la troisième session. Comme on se connaît déjà tous à peu près bien, je pense que maintenant, on va entrer dans le vif du sujet et parler plus concrètement !
Pamela : Je suis motivée ! Lors des premières sessions, les problématiques ont été amenées de manière ludique avec des confrontations d’idées. J’ai hâte de voir la suite. Je me suis trouvée une vraie vocation pour l’environnement et là, ça me plaît !
David : J'ai un cap et il ne changera pas jusqu’à la fin : je veux que la place des personnes en situation de handicap soit vraiment prise en compte. Ce que j’attends de la prochaine session, c’est encore de défendre les droits des personnes de ma catégorie pour que dans le projet, il soit écrit qu’Est Ensemble s’engage à nous accueillir dans l’élaboration de futurs projets, notamment en matière d'aménagement des espaces.
Être porte-parole de cette Convention pour vous c'est :
Diam : Important ! Parce qu'avoir des personnes qui participent à la Convention pour pouvoir retranscrire ce que tout le groupe pense et ce que l’on fait est important..
David : M’exprimer librement et rappeler que, quel que soit le projet, il faut inclure les gens de différentes catégories pour mieux concevoir les espaces. Parce que tant qu’on n'intègre pas les usagers dans les phases de création de projets, on ne se rend pas compte de leurs difficultés.
Pamela : Être investie d'une mission : celle de transmettre les points abordés lors de la Convention pour que les citoyens qui ne sont pas présents puissent se saisir de ce que l’on fait.
Claude : Pouvoir m’exprimer, dire ce que je ressens, ce que je vois et tout ce que l’on essayera de mettre en place au niveau d’Est Ensemble.
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